Tedi Papavrami - Portrait |
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Il ne serait pas tout-à-fait exact de parler de "come back"
On le croit sans peine, lui qui, chez Aeon, s'est attaché à graver les Partitas de Bach et, plus original, des transcriptions pour violon seul de sonates de Scarlatti. Le récital pour violon seul le passionne : "J'ai toujours voulu développer ce côté mais malheureusement, les organisateurs sont toujours méfiants. On trouve cela beaucoup trop austère, à une époque où l'on pense que plus il y a de monde sur la scène, mieux c 'est ! Un programme pour violon seul est, du point de vue violonistique, ce qui existe de plus dur et dépasse l'exercice du concerto. Il est impossible de tricher. Mais ce que j'aime aussi, c'est gérer l'harmonie entièrement par moi-même, ne pas être toujours tributaire par exemple du piano, même si j'aime beaucoup la musique de chambre". Le concerto demeure, par la force des choses et de la volonté des programmateurs, le domaine où on le sollicite le plus fréquemment. A la Salle Pleyel, ce sera le Concerto n°3 de Saint- Saëns : "Saint-Saëns est un compositeur que je ne comprends pas toujours. Il y a vraiment des moments magiques, d'autres qui le sont beaucoup moins... Il s'agit quelquefois d'un véritable défilé de portraits de compositeurs, avec cependant une vraie spécificité. Il y a des éléments que j'ai mis longtemps à comprendre, comme la Sonate en ré mineur et certaines de ses fioritures. Par la suite, ayant assimilé la culture française, ayant beaucoup lu Proust par exemple, tout s'est amalgamé. Le concerto m'a tout de suite plus parlé, parce qu'il possède quelque chose d'héroïque, un romantisme plus franc. Je l'ai immédiatement adoré, dès le Conservatoire". Cette musique permet d'aborder une autre question : "J'aime la musique française, je m'y sens très à l'aise,, plus que dans Brahms- ce qui ne veut pas dire que je fais mieux la musique française que Brahms ! Je me sens français mais je me demande si la plupart des gens me perçoivent comme tel. Cela dit, je me sens également proche de mes racines. Mais la culture française est en moi de la manière la plus naturelle qui soit et lorsque je vois écrire partout que je suis un violoniste albanais, j'éprouve une impression curieuse. Que je ne sois pas perçu comme un violoniste français à l'étranger, passe encore mais en France..." Qu'il se rassure, nombreux sont les mélomanes français qui se sont appropriés un musicien d'exception. ©YUTHATEP - Cadencés novembre 2007 |